De nouveaux modèles thermiques attendus chez Nissan, le Qashqai et le Juke en têtes

Dans un communiqué datant de la fin 2023, la marque nippone avait annoncé que “chaque nouveau modèle Nissan lancé en Europe” serait “100 % électrique”. Or, depuis, de l'eau a coulé sous les ponts… Il y a quelques jours, nous avons eu l'occasion de discuter longuement avec Arnaud Charpentier, vice-président de Nissan en charge de la région AMIEO (Afrique, Moyen-Orient, Inde, Europe et Océanie), à l'occasion de la présentation à Paris du Nissan Ariya Nismo, variante de pointe à tendance sportive du SUV 100 % électrique. La question de l'électrification a été au cœur de nos échanges. Quoi de plus logique pour une marque qui y a cru avant bien d'autres. Rappelons que la première génération de Nissan Leaf a été lancée en 2010. Elle a été d'ailleurs la toute première voiture zéro émission à remporter le trophée convoité de la Voiture de l'année en Europe. Hélas pour le constructeur japonais, la concurrence s'est renforcée. L'actuelle Leaf, plus tout à fait au goût du jour, a perdu beaucoup de clients. Quant à l'Ariya, il peine encore à les convaincre. De fait, malgré un statut de pionnier, Nissan est aujourd'hui loin d'être un leader de l'électrification. D'où notre question : était-il possible d'imaginer comme beaucoup de constructeurs en ce moment un retour en arrière sur sa stratégie d'électrification en sachant que, à la présentation du concept 20-23 qui préfigurait la future Micra 100 % électrique sur base de Renault 5 que nous découvrirons bientôt, la marque avait annoncé dans un communiqué publié en septembre 2023 que “chaque nouveau modèle Nissan lancé en Europe” sera “désormais 100 % électrique” ? On s'en doutait mais cet objectif n'est plus d'actualité. Voir aussi - notre page dédiée aux essais et nouveautés Nissan L'électrique, “une des solutions” “Leaf, c'est une voiture qu'on a développée dans les années 2000. On avait une conviction à l'époque. On n'était pas pressé par la régulation”, a-t-il tenu à souligner concernant la compacte électrique. Et de préciser : “On s'est dit que l'une des solutions, l'une des solutions, c'est l'électrique”. Une répétition lourde de sens signifiant que Nissan en envisageait potentiellement d'autres. S'il “se trouve que le brief est différent aujourd'hui : la solution doit être l'électrique”, Arnaud Charpentier estime que cet objectif est illusoire. “On commence à éduquer nos clients petit à petit à les amener vers l'électrique mais on sait qu'il y a une très grande partie qui n'est pas prête”. Si l'Europe maintient sa position et interdit la vente de voitures thermiques neuves, Nissan sera prêt. Pour autant, Arnaud Charpentier n'y croit pas : “Honnêtement, je pense qu'il y aura les deux solutions : électriques et thermiques”. Visionnaire ? Plutôt réaliste : “Je ne vois pas comment les marchés pourraient être prêts”. Justement, il se murmure que le principal parti au pouvoir en Europe, qui a pourtant milité pour le tout-électrique, entend revoir sa position. Voir aussi - notre page dédiée au Nissan Qashqai Les Qashqai et Juke sans doute reconduits en thermique C'est pourquoi Nissan mise beaucoup sur l'hybride en ce moment. Non, il n'est pas question d'abandonner l'électrique. “On y va. On l'a annoncé. C'est trois nouveaux projets électriques dans les mois à venir. Ce n'est pas un secret”. Mais il l'a toutefois affirmé : “On va continuer sur le thermique aussi”. Cela va passer par des évolutions sur la solution d'hybridation Nissan dite e-Power en abaissant toujours plus les consommations et les émissions de CO2. S'il ne nous l'a pas confirmé, il est presque assuré - étant donné leur succès - que les Qashqai et Juke soient renouvelés dans les années à venir, et qu'ils soient toujours thermiques. Voir aussi - notre page dédiée au Nissan Juke La batterie solide pour vraiment démocratiser l'électrique Sur l'électrique, Arnaud Charpentier compte beaucoup sur 2028, année à partir de laquelle les batteries solides feront leur entrée dans la gamme. Cela permettra de gagner du poids, ce qui n'est pas inutile dans des pays comme la France qui font la chasse aux véhicules lourds. Et qui dit gain de poids dit meilleure autonomie. En outre, la charge sera également plus rapide. Ambition principale : s'assurer que les véhicules électriques soient proposés à des tarifs à peine supérieurs à ceux de leurs équivalents thermiques. Et ça, cela sera déterminant pour la démocratisation tant attendue selon lui. 
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