Interdiction du thermique remise en cause, bonus européen pour les voitures électriques… et si c’était le client qui était roi après tout ?

L'Europe a beau avoir scellé l'interdiction de la vente de voitures thermiques neuves à compter de 2035, la pilule ne passe pas auprès des consommateurs… ce qui pourrait bien changer la donne en leur faveur. Même si les pays membres de l'Union Européenne se sont mis d'accord sur l'interdiction de la vente de voitures thermiques neuves à compter de 2035, l'électrification du marché ne se passe pas exactement comme prévu. À tel point que - sans trop de surprise - les pouvoirs publics européens envisagent de revoir le calendrier, et pas que, pour accompagner cette transition. Imposer une marche à suivre est une chose, encore fallait-il s'assurer que les consommateurs allaient suivre. Voir aussi - Le classement des voitures électriques les plus vendues en France en 2024 Une situation extrêmement tendue pour la voiture électrique Effectivement, les derniers résultats ont de quoi inquiéter. En 2023, la part des voitures électriques dans les achats de modèles neufs en Europe s'élevait à un modeste 14,6 %. Depuis le début de l'année 2024, elle est en recul et s'établit désormais à 13,2 %. Les raisons, nous les connaissons. En premier lieu, l'arrêt du bonus en Allemagne en décembre 2023 qui a fait que les ventes ont plongé : -26,6 %. Sachant qu'on parle du principal marché européen pour les voitures électriques, cela a eu un impact non négligeable sur les ventes de modèles zéro émission dans l'Union européenne, qui ont baissé de 4,9 %. Le leasing social sauve les ventes de voitures électriques en France Et en France, deuxième marché le plus important pour la voiture électrique dans l'UE, le leasing social n'a fait d'étincelles qu'en tout début d'année. Sans ces environ 50 000 ventes conclues en un temps record grâce à ce dispositif, les ventes d'électriques seraient en recul. Devant le manque d'intérêt des consommateurs qui hésitent pour de multiples raisons (manque d'incitation de la part des Etats, réseau de recharge encore balbutiant, prix trop élevés, etc.), n'arrivant pas à écouler leurs électriques, les groupes automobiles ont revu pour la plupart leur position. Même ceux qui ne juraient plus depuis quelque temps que par l'électrique (on pense à Mercedes ou Volvo notamment). Un bonus écologique européen, la demande cocasse d'Olaf Scholz En visite à l'usine Ford de Cologne, en sérieuse difficulté depuis qu'elle a abandonné la production de la Fiesta pour des modèles 100 % électrique, le chancelier allemand Olaf Scholz a soumis l'idée d'une prime européenne pour accompagner les achats de voitures électriques. “Nous voulons que toute l'Europe fasse un effort”, a-t-il ainsi déclaré à la surprise générale… ou pas. Rappelons que le chancelier est en campagne électorale et que le secteur automobile souffre cette année. Avec cette proposition, le candidat à sa succession va tout simplement à la pêche aux voies. Le principal parti européen veut revoir l'interdiction du thermique Et ce n'est pas tout puisque selon un document consulté par l'agence de presse Reuters, le PPE (principal parti au pouvoir en Europe) envisagerait de remettre en question l'interdiction du thermique en 2035 en autorisant par exemple la vente de modèles thermiques roulant aux biocarburants ou celle des véhicules hybrides rechargeables. Une transition vers un marché automobile plus propre, oui, mais en tenant compte des desideratas des consommateurs européens.      
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